L’assurance est un moyen qui permet au citoyen lambda de se protéger contre les aléas qui pourrait se produire tout au long de sa vie. En effet cette notion d’assurance est très importante dans notre société en perpétuelle croissance. Les assurances dans l’économie de la santé jouent deux rôles essentiels à savoir, protéger les individus contre les évènements averses. C’est l’assurance sociale. Permettre au citoyen lambda d’acheter une assurance pour que l’assureur agisse quand la situation de ce dernier change. C’est l’assurance santé. Toute chose égale par ailleurs, plus la prime est élevée, plus la compensation est élevée. En d’autres termes, ce qu’on reçoit quand l’évènement non désiré se produit dépend de ce qu’on paie avant qu’il ne se produise. L’assurance permet donc à tout citoyen de se débarrasser d’un risque potentiel. Elle procure une certaine utilité à celui qui la possède. Au Canada, le régime d’assurance maladie sous le nom du Medicare, joue un rôle très important dans l’économie de la santé de par ses critères d’universalité, d’accessibilité, d’intégralité, de transférabilité et de gestion publique. Aux États-Unis, l’Obama care, qui s’apparente au Medicare se veut aussi d’être une assurance pour tous. Derrière cet aspect de couverture, se cache une défaillance qu’il est important de souligner. L’asymétrie d’information. Quels sont les tenants et les aboutissants de cette défaillance de marché? les régimes Canadien et Étatsuniens en apparences similaires ont quel rôle à jouer?
Pour comprendre le problème que connait le marché des assurances, il est primordial de comprendre son mode de fonctionnement. En effet, l’assurance fait intervenir la notion de valeur espérée. En payant une assurance on s’assure d’avoir l’utilité de l’espérance du revenu, une utilité qui est largement supérieur à l’espérance de l’utilité. L’assurance nous garantit donc notre revenu espéré en présence ou non d’évènement non désirable. L’assuré paie donc une prime de risque qui est la différence entre ce qu’on est prêt à payer et la prime actuariellement équitable, mais aussi les frais de redevances qui représentent la différence entre la prime demandée et la mise en commun des risques. Cette utilité de l’espérance du revenu vient du fait que l’assurance ait enlevé le risque. Tout cela vient aussi du fait que le citoyen lambda soit averse au risque et veut donc se débarrasser du risque. Nous nous retrouvons dans un marché où la demande pour les assurances dépend de la courbure de la fonction d’utilité. Grosso modo l’utilité est le paramètre clé qui détermine la demande sur ce marché. Est-il utile pour moi de m’assurer contre un décès éventuelle sachant que je n’ai que 20 ans? je pense que non. Mais il est utile pour une personne plus âgée de s’assurer contre un décès sachant qu’il a plus de responsabilité, c’est-à-dire femme et enfants. En terme économique, on achète les assurances car l’utilité marginale est décroissante. Plus le revenu augmente plus l’utilité qu’elle procure diminue. En cas de baisse du revenu lié à un évènement averse, l’utilité du revenu va augmenter.
Dans le marché des assurances, la taille de la population joue aussi un grand rôle. En effet, la probabilité de perte est élevée chez les assureurs quand la taille de la population est faible. Cette probabilité est réduite quand la population devient de plus en plus grande, et tend vers une variance nulle quand la population tend vers l’infinité conformément à la loi des grands nombres.
L’assureur et l’assuré ont tous deux un profit à maximiser. La défaillance du marché, c’est-à-dire l’asymétrie d’information vient de deux phénomènes. La sélection adverse et l’aléa moral. La sélection adverse stipule que l’acheteur d’assurance dispose de plus d’information sur la probabilité d’une perte que le vendeur, tandis que l’aléa moral stipule que l’assurance donne un incitatif de courir plus de risque.
La sélection adverse crée ce qu’on appelle « une spirale de la mort ». Les gens qui sont moins à risque quitte le marché progressivement. Cette « spirale de la mort » est donc l’argument par excellence qui justifie l’intervention du gouvernement sur le marché. L’agent dont le coût de prévention est le plus faible reçoit une couverture plus faible que lorsque son type est identifiable. Grosso modo la sélection adverse stimule la prévention (Rothschild & Stiglitz). C’est pourquoi on rencontre la catégorisation des risques selon leurs caractéristiques observables. En effet le paramètre d’action cachée affecte la probabilité d’évènements averses, mais les agents diffèrent, soit par leur coût de prévention, soit par leur aversion au risque (Stewart, Webb, Chiappori). Pour Chassagnon et Chiappori (1997), le type d’un agent est défini par sa probabilité d’accident ex ante. L’agent le plus risqué ex ante n’est pas forcément le plus risqué ex post. Pour un contrat donné, il est a priori possible qu’il choisisse un effort de prévention tel que sa probabilité d’accident devient faible. Ceci arrive dès lors que l’agent à haut risque a un coût marginal relativement faible ou si sa probabilité marginale est faible. Pour contre carrer la sélection adverse et la défaillance des marchés, les marchés privés ont mis en place les assurances collectives et catégoriser les risques. Les gouvernements ont quant à eux mis en place les programmes d’assurances sociales obligatoires, des assurances avec les caractéristiques observables. Cela permet donc aux individus à faible risque d’utiliser uniquement l’assurance sociale.
L’aléa moral, qui procure un incitatif, fait qu’en présence d’assurance, l’agent tend à surconsommer car l’assurance paie. D’après Arnott et Stiglitz (1988), un agent fait face à un risque d’accident mais peut diminuer son risque par les actions de prévention. En présence d’aléa moral dans le marché, il aura plutôt tendance à diminuer sa prévention car l’assurance paie dans tous les cas. C’est pourquoi les compagnies d’assurance proposent des contrats qui séparent les agents, et tout contrat engendre une espérance de profit nul pour se protéger. L’aléa moral entraine l’augmentation des dépenses liées à l’assurance et engendre une perte sèche pour l’économie.L’asymétrie d’information est la raison fondamentale qui justifie l’intervention gouvernementale.
Au Canada, le régime public d’assurance maladie (Medicare) est fournis par les provinces. Le Gouvernement Fédéral joue un rôle passif. En effet il fournit un important soutien financier aux provinces et aux territoires pour les aider à dispenser des programmes et des services. Il s’agit ici du transfert Canadien en matière de santé, et du transfert en matière de programmes sociaux (TCS & TCPS). Les données montrent aussi une privatisation modérée de la prise en charge des risques de santé d’après le rapport de 2005 de l’OCDE. (Suivre lien page 19). L’Obama care se caractérise essentiellement en trois points. Une obligation d’assurance qui mandate les individus à être assuré contre le risque de maladie, ou à défaut, payer une contribution au trésor public. Des mesures pour solvabiliser la demande. Pour les plus défavorisés, un accès élargi au dispositif public Medicaid. Pour les revenus intermédiaires, un système de crédits d’impôts et pour les plus aisés, des prix de marché mieux régulés. Enfin des critères de qualité minimum, c’est-à-dire des mesures visant à garantir la qualité des couvertures proposées sur le marché.
La différence entre Medicare et Obama care est la nature du plan. Le Medicare est simplement une assurance maladie fournie par le gouvernement. Elle est comme les autres régimes d’assurances fournis aux individus pour couvrir leurs dépenses en matière de santé. En revanche Obama care est une assurance maladie qui peut être achetée auprès d’une compagnie d’assurance ou souscrite auprès de son employeur. Medicare est un programme de subvention destiné aux plus de 65 ans et à certains groupes de personnes handicapées. Il est également disponible pour les adultes sur la base des charges sociales et de la sécurité sociale qu’ils paient pour leurs enfants. Obama care est un programme qui aide les personnes à souscrire une assurance sur la base des réformes du secteur de l’assurance dans chaque état.
La sélection adverse et l’aléa moral tous deux des composants de l’asymétrie d’information ont chacun un rôle à jouer dans la défaillance de marché que connait le marché des assurances. Le Medicare et l’Obama care, deux régimes publics d’assurances maladie ont des différences significatives mais ont le même objectif. Protéger le citoyen lambda contre les évènements averses mais aussi le marché contre la défaillance. C’est pourquoi les deux mettent en exergue les caractéristiques observables de la population afin de permettre une catégorisation du risque en vue de mieux gérer la défaillance du marché par la prévention.